Incursion dans mon travail de création de motifs
Pascale Faubert, 30 mars 2018
La meilleure façon de comprendre est de visualiser que tout part d’un tissu blanc et neutre sur lequel on crée des motifs et des couleurs pour l’animer. Ensuite on conçoit des produits ou des tissus que l’on vend au mètre. Mais avant d’en arriver à la vente, le travail de recherche et de création artistique pour la conception des motifs est primordial et exigeant et, selon moi, il y a peu de différences entre une designer et une artiste.
Pour ma part, le travail de création de motifs commence par l’observation de la nature. Ce qui m’intéresse avant tout, ce sont les petits détails, les textures et les couleurs. Passionnée par la mer et tout ce qui s’y rattache, mon travail en est grandement influencé.
Une fois le motif conçu il faut le transférer sur le tissu et pour ce faire, plusieurs techniques sont possibles. C’est à ce moment que l’artisane entre en jeu. À mon avis, l’expertise et la sensibilité de l’artiste, de la designer et de l’artisane sont interreliées.
On ne devient pas artisanne si on n’est pas passionnée par la matière.
Dans mon cas c’est le textile que j’ai choisi. Depuis longtemps les tissus me passionnent. Durant mes études en impression textile j’ai exploré toutes les techniques d’impression possibles. Après beaucoup d’essais et d’expérimentation j’ai choisi d’utiliser les techniques traditionnelles de la sérigraphie au cadre plat, de l’application directe et du batik.
Même si la technologie numérique en impression textile est à portée de main, je préfère justement le côté plus artisanal que ces techniques traditionnelles offrent, car elles permettent un contact direct et unique avec la fibre des tissus et c’est ce que j’aime avant tout! Je fais partie de ces nombreuses personnes qui chérissent les produits traditionnels, issus des techniques qui requièrent un contact personnalisé, sensible et unique entre la matière, l’art et la création.
Un attribut de l’impression textile artisanale à petite échelle est qu’on produit un motif sur un tissu en sachant à quoi le travail sera destiné lorsque la production sera finie. Cela donne une plus grande liberté de création tout en diminuant les pertes de matériel. Par exemple, lorsque je crée un motif pour une lampe je vais le concevoir pour maximiser l’espace qu’il va occuper sur l’abat-jour.